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A la désalpe de La Fouly

21 septembre 2024

Chaque année, au mois de Septembre, revient un évÚnement qui anime le petit village valaisan de la Fouly : la désalpe.

Cette tradition cĂ©lĂšbre la fin de l’étĂ© et le retour des troupeaux dans la vallĂ©e, qui viennent de passer plusieurs mois dans les alpages.

Ce 21 septembre 2024, Bondinette a bondi au marchĂ© artisanal de la dĂ©salpe pour rencontrer les familles de la rĂ©gion et d’ailleurs. Retour sur notre journĂ©e aux cĂŽtĂ©s des vaches d’HĂ©rens.

Aux confins des Alpes : le village de la Fouly

Avant tout, quelques repĂšres.

Pittoresque village du Valais, La Fouly est blottie aux confins de la haute vallĂ©e du Val Ferret, au Pays du Saint-Bernard. Le village s’élĂšve Ă  1600 mĂštres d’altitude. Pour y accĂ©der, aprĂšs avoir dĂ©passĂ© la cĂ©lĂšbre station de ski  de Verbier, la route se fait plus authentique et rustique. Elle serpente entre les villages aux chalets de bois, passe par le village de Praz de Fort et par-dessus la riviĂšre de la Dranse de Ferret. Au coin des rues, des panneaux jaunes marquent la direction des sentiers de randonnĂ©es. Petit Ă  petit, le temps semble ralentir. Les montagnes se rapprochent au fur et Ă  mesure de notre avancĂ©e et s’élĂšvent autour de notre regard.

Le village de la Fouly se tient lĂ , un peu comme s’il Ă©tait installĂ© en bout de course. Il est encerclĂ© de monts, de pics acĂ©rĂ©es, de cascades dont chacun porte un nom : la TĂȘte de Vare, le Mont de la Fouly, les Pointes des Six Niers, le Treutse BĂŽ, le Grand Darray et bien connu des randonneurs le Mont Dolent. Il est point de rencontre des frontiĂšres entre la Suisse, la France et l'Italie.

Coupé par la route, le coquet village laisse apparaßtre des chalets de bois aux volets rouges, des chalets en rondins, des mazots, caractéristiques de ces villages alpins.

La Fouly : une Ă©tape du TDM

Avec Bondinette, l’espiĂšgle grenouille de Perez, nous sommes arrivĂ©es la veille de la dĂ©salpe. Nous faisons Ă©tape dans un gite que nous avons rĂ©servĂ© des mois Ă  l’avance. C’était presque plein. Ouf, il restait une place dans le dortoir.

Vous allez me demander si tout se petit monde se rend à la désalpe.

A l’entrĂ©e du gite, un panneau invite les randonneurs Ă  dĂ©poser chaussures et bĂątons avant d’entrer. A l’intĂ©rieur, on ne parle pas le valaisan. C’est l’anglais qui domine. En ce mois de septembre, ils sont venus des Etats-Unis, d’Allemagne, de Nouvelle-ZĂ©lande ou encore du Japon pour rĂ©aliser un rĂȘve : faire le tour du Mont-Blanc. Le TDM, pour les intimes.

Le gite accueillent les randonneurs. Avec ses 3 étoiles, on est loin du refuge des Bronzés font du ski !

Le souper est servi à 19h. J’ai la chance de partager ma table avec une infirmiùre de Seattle. A la retraite, elle est venue en solo faire le tour du Mont-Blanc en 9 jours.

- Mes amis me demandent si je ne me sens pas seule ? si je n’ai pas peur ? Ils ont oubliĂ© que je vis seule toute l’annĂ©e ! J’y vais Ă  mon rythme. Je fais 60 pas d’affilĂ©e, puis je souffle. Certains pensent que je fais un arrĂȘt photo mais je suis juste en train de reprendre ma respiration, dit-elle en riant. 

A cĂŽtĂ© d’elle, un jeune homme originaire d’Inde vit Ă  San Francisco depuis des annĂ©es. Je vous le donne en mille, il travaille chez Google. Un vĂ©ritable clichĂ© mais qui n’enlĂšve rien Ă  la sympathie du jeune homme. Sa compagne est malade. Son ventre lui joue des tours. Elle comate dans un dortoir que lequel nous partagerons la nuit.

En face de lui, une femme d’Auckland rĂ©alise le TDM en Ă  peine 7 jours, et n'hĂ©sitant pas Ă  ajouter une ou deux montĂ©es en haut des pics. Les autres randonneurs la regardent avec Ă©merveillement. Chacun y va de son expĂ©rience et de ses anecdotes.

- Et vous ? me demande-t-on, en combien de temps avez-vous prévu de faire le TDM ?

- Je ne suis pas lĂ  pour faire le tour.

Six billes rondes me regardent l’air Ă©berluĂ©.

- Je suis lĂ  pour la dĂ©salpe. La grande fĂȘte du retour des vaches.

VoilĂ  que mon explication pique la curiositĂ© de la table d’à cĂŽtĂ©. Des allemands, suisses allemands et amĂ©ricains ont trĂšs envie d’en savoir plus !

- Le mieux est encore de venir demain, leur dis-je. C’est un Ă©vĂšnement typique Ă  ne pas manquer !

La DĂ©salpe : le retour des vaches

DĂšs 8h, installation des stands. Je me trouve Ă  cĂŽtĂ© de voisins adorables. En plus, ils vendent des bonbons ! Ils remarquent bien que je n’ai pas leur expĂ©rience. Mon montage de tente semble compromis, les tiges ne s’imbriquent pas comme il faut. J’ai du matĂ©riel de tous les cĂŽtĂ©s, c’est lourd. Le froid pique mais je suis ravie d’installer mes activitĂ©s et voir bientĂŽt les familles.

DĂšs 10h, les animations sont ouvertes. Durant la matinĂ©e, chaque troupeau traverse le village. Les vaches sont accompagnĂ©es de leurs Ă©leveurs et Ă©leveuses, dont certains ont revĂȘtu leur tenue traditionnelle.

On voit passer diffĂ©rentes races de vaches. La plus emblĂ©matique est bien sĂ»r la vache d’HĂ©rens ! Elle se reconnaĂźt facilement par sa taille basse, son corps trapu et sa robe noire avec des reflets bruns ou cerises.

Une personne clame dans le haut-parleur les caractéristiques du troupeau. Voilà, justement celui de Ferdinand Lattion qui descend. Bondinette est partie à sa rencontre quelques mois plus tÎt. Vous pouvez d'ailleurs retrouver leur échange dans le livre jeunesse « Bondinette au Pays du Saint-Bernard ».

Mais reprenons, le défilé continue, pardi !

Les vaches sont parĂ©es de cloches et parfois couronnĂ©es de fleurs. VoilĂ , maintenant un troupeau de Simmental qui dĂ©file. Certaines portent une robe fauve (jaune/brun) avec des taches blanches. Une autre a une couleur pie rouge. Cette race est originaire de l’Oberland bernois.

Le défilé va bon train.

Mes randonneurs de la veille passent me voir et sont enchantĂ©s d’assister Ă  la coutume. Un tracteur circule entre les visiteurs. Il transporte une famille qui est assise sur du foin. Des enfants suivent le cortĂšge un panneau Ă  la main. Dessus sont inscrites des expressions valaisannes « Mais, ça te joue ? » « T’es le fils Ă  qui ? » ou encore « T’as oĂč les vignes ? » pour savoir d’oĂč vient une personne.

Une musique enveloppe le village. Le groupe Coracor se produit avec les fameux cors des Alpes. Un cercle humain se crĂ©e autour d’eux. Toute la journĂ©e, les activitĂ©s vont bon train.

Au stand de Bondinette, je propose plusieurs activités autour de la montagne et de son écosystÚme. Bandes de copains et familles viennent relever les défis. Quelle joie de partager ces moments avec eux. Certains enfants sont bien plus forts que leurs parents ou grands-parents !

Le groupe folklorique Les Bouetsesons d’Orsiùres vient danser dans le village. Les jeunes du coin se produisent aussi, guitares, chants, il y a du niveau !

Bien sĂ»r, la dĂ©salpe c’est aussi beaucoup de fromages et pour les plus grands, les vins locaux et le genepy. Mais c’est un autre sujet 😊

Maintenant que vous en savez plus sur cette coutume typique du Valais, on s’y retrouve pour une prochaine Ă©dition ?

Au revoir et à bientÎt ! TchÎ, bonne !



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